Michael Yonkers - Lonely Fog

Publié le par Oyster


Michael Yonkers me botte. Microminiature Love est un disque  qui donne envie de tout casser. A l'inverse, son album Grimwood, qui l'espace de quelques secondes évoque un Leonard Cohen un soir de cuite et tend au silence des grands espaces intérieurs, s'accorde parfaitement au mois de décembre qui n'en finit pas de ne pas finir autour de nous. Vous l'aurez tous remarqué, l'hiver sera rude et lent. Des nuits durant à randonner sur le mont Amertume avec pour seule loupiote notre poitrine qui brûle, et on voudrait nous faire croire que demain, il fera jour. Entre l'heure du coucher et l'heure du réveil, messieurs, il y a une infinité d'heures extensibles et vertigineuses qui tissent leur noeud coulant autour de notre nuque. Le froid nous lèche les pieds. Alors non : pas de reprise, pas de lendemains qui chantent, et surtout, je vous en conjure, n'accrochez pas mes boyaux luminescents à vos sapins cette année.
Le Jour de l'An, ça c'est un truc cool : ce n'est pas vraiment le commencement d'une nouvelle année, c'est la fin de celle qui précède. Une de moins, une ! Le Jour de l'An, c'est le D-Day rejoué par une armée d'ivrognes, le débarquement sur la Lune dans un salon bruyant, Hiroshima à base d'herbe de Provence. Chaque année qui passe nous éloigne un peu plus des relents du passé, et ça, ça se fête. Qu'importe l'échéance, qu'importe le gouffre qui nous guette. Les festivités, ça se retourne comme un gant.
Je nous souhaite une fin d'année aussi brumeuse et avinée que possible. Une charmante demoiselle au dîner, je suis preneur. L'amour qui fait battre le coeur, je suis preneur. Les crapauds qui grelottent au bord de l'eau, ça me va aussi. Les crapauds, dans la brume, se croient bien seuls.





Publié dans En musique et en vrac

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article